Travaillant sur un mode instinctif, le peintre québécois Dan Brault emprunte à plusieurs styles et s’inspire diverses. Ses œuvres à l’esthétique singulière sont des amalgames d’éléments, de symboles et de signes tirés de la culture populaire, de l’histoire de l’art, des jeux vidéo et du street art. Il se considère comme un DJ, mixant plusieurs motifs, citations et extraits sur la toile. Émergeant d’un imaginaire très hétéroclite, son travail s’inspire du foisonnement et de l’énergie de la nature. Les œuvres de Brault ont été vues dans de multiples expositions au Mexique, aux Émirats arabes unis, au Brésil et en Belgique entre autres. Elles font aussi partie de nombreuses collections muséales, dont celle du Musée national des beaux-arts du Québec.

L’œuvre L’épée du peintre, comme la grande majorité des tableaux de Dan Brault est un heureux mélange de signes et d’éléments figuratifs et abstraits. Éléments centraux de la composition, l’épée et la large souche sont des références directes à la légende d’Excalibur. L’épée est inspirée de celle de la très populaire série de jeux vidéo Zelda produite par Nintendo; jeu, mis en marché en 1986, un souvenir de jeunesse de Brault. L’aspect pixelisé, omniprésent dans les années 1980 et 1990 rappelle aujourd’hui un autre jeu devenu culte : Minecraft. Ici, un parallèle s’impose : l’épée du peintre c’est évidemment son pinceau. Autour de ce sujet principal, de nombreux éléments flottent, parsemant la toile de motifs et de lignes. Ces éléments sont disposés de façon à faire voyager l’œil à travers l’œuvre; il est toujours en mouvement. Une véritable énergie se dégage du tableau, le regardeur est bombardé d’informations et n’a d’autres choix que d’être actif.