Jordi Bonet
Inoxydables
- Date de production
- 1977
- Technique d'expression
- Livre d'artiste incluant un boîtier en aluminium ainsi que deux dessins de Jordi Bonet et des poèmes de Claude Péloquin, 53/67
- Dimensions
- 34,6 x 27,6 x 8,9 cm
Barcelone, Espagne, 1932 - Montréal, 1979
Jordi Bonet est un artiste multidisciplinaire québécois originaire de la Catalogne. À son arrivée au Québec en 1954, il ajoute à sa formation en peinture et en dessin, un apprentissage rigoureux de l’art de la céramique. Inspiré dès son jeune âge par les grands maîtres catalans modernes comme Dalí, Bonet est reconnu pour ses figures féminines ou animales et ses abstractions colorées. D’ailleurs, sa première œuvre d’envergure, Amor ?, est un hommage spectaculaire à l’architecte de renommée mondiale Gaudí. Il reçoit par la suite de nombreuses commandes et ses œuvres se retrouvent aux quatre coins du globe, entre autres à l’aéroport John F. Kennedy de New York. Il crée la polémique en 1969 en intégrant dans sa gigantesque murale du Grand Théâtre de Québec une phrase tirée d’un poème de son bon ami Claude Péloquin : «Vous êtes pas écœurés de mourir bande de caves ?». Il répondra à ses détracteurs lors d’une conférence de presse que cette interjection fait pour lui écho aux combats liés à la langue et à la fierté de deux peuples minoritaires chez eux : les Québécois au Canada et les Catalans en Espagne.
Bonet entame la création de ce livre d’artiste deux ans après l’annonce d’une leucémie par laquelle il se sait condamné. Cet état de santé le pousse à réfléchir à la place de l’humanité dans l’univers et au sens de la vie. Pour Inoxydables, il collabore de nouveau avec Claude Péloquin et réalise ce recueil de poèmes serti dans un étui recouvert de papier métallisé et enchâssé dans un boîtier en aluminium sculpté. On peut y voir apparaître une main, la main du destin guidée par la flèche du temps et limitée par l’anneau de la vie. Au-dessus d’elles flotte une tête d’enfant, synonyme d’espoir et de promesse. L’œil de Vishnu, présent à la fois au milieu de la main et du front de l’enfant, relie par l’ombre et la lumière tous les espace-temps. Au verso du boîtier, on peut lire « Je donne oui à la vie », une inscription symbolique composée par Péloquin. Cette œuvre se veut la synthèse de tous les instants de la vie : le passé, le présent et le futur. Il n’existe que 80 exemplaires de cet objet.