C’est à la fin des années soixante que COZIC, le prolifique duo d’artistes composé de Monic Brassard et d’Yvon Cozic, amorce leur travail collaboratif, se nourrissant des expertises de l’un et de l’autre. Dès le début de sa production, le duo s’éloigne des médiums traditionnels ayant recours à des matériaux variés, parfois puisés à même leur vie de tous les jours (boîtes de carton, verres en plastique, sacs de vinier, etc.). COZIC croît en la mise en contact avec les œuvres par tous les sens, pas uniquement à travers la vue. Pour eux, ce contact multiple facilite l’émergence de souvenirs personnels, de sensations oubliées et contribue à la compréhension de l’œuvre. Leur production contient de nombreux éléments ludiques offrant à la personne qui regarde la possibilité de participer et d’entrer en contact avec leurs œuvres. Figures importantes de l’art contemporain au Québec, COZIC s’interroge sur l’essence même de certaines techniques comme la sculpture en proposant des œuvres souples et malléables, appréhendables de diverses façons : par le toucher, l’odorat, le souffle, etc. Œuvrant depuis plus de 50 ans, le duo est récipiendaire de nombreuses reconnaissances, dont le prix Paul-Émile Borduas, la plus haute distinction accordée à un artiste visuel ou un artisan pour l’ensemble de sa carrière. 

Rappelant les animaux en peluche très populaires par son aspect autant que par sa texture, Chenille verte est une sculpture molle prête à se faire manipuler. À sa conception, les artistes cherchent à repousser les conventions muséales en permettant aux visiteuses et aux visiteurs de jouer avec l’œuvre lorsqu’elle est exposée. Ils ont alors l’occasion de créer et de donner vie et forme à l’œuvre. Cela n’est plus possible aujourd’hui puisque trop de manipulations abîmeraient cette œuvre que le Musée désire conserver le plus longtemps possible.